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COMMENT MON HISTOIRE D'AMOUR AVEC LA COMMUNICATION SCIENTIFIQUE A COMMENCÉ...

On me demande souvent comment j'ai commencé la communication scientifique et quels conseils j'aurais pour celles et ceux qui veulent se lancer, alors je me suis dit que le meilleur moyen de fêter mes 10 ans de communication scientifique, c'était d'écrire un article sur comment j'ai commencé !

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J'ai fait mon doctorat en neurogénétique, je l'ai soutenu en 2009 et à cette époque, la communication scientifique n'était pas aussi importante et courante qu'elle l'est maintenant. Je n'en ai pas fait jusqu'à mon 2ème postdoc à l'UCL à Londres en 2013.

 

J'ai fait un premier postdoc qui n'a pas été très réussi, j'hésitais à quitter la recherche car au bout de 2 ans et demi  je n'ai pas eu de papiers et je n'en aurais pas eu avec ce posctdoc. Je pensais que ma carrière en recherche était sans espoir… Mais on m'a proposé le post doc de mes rêves en thérapie génique contre l'épilepsie à l'UCL. J'ai donc fait un deuxième post doc en espérant faire carrière dans la recherche.

 

Un mois après avoir commencé, le 14 février 2013 (oui oui, le jour de la saint Valentin), j'ai reçu un e-mail de scientifiques lançant un festival scientifique et qui recherchaient des volontaires pour le construire, je les ai immédiatement appelés pour participer ; et BIM c'est comme ça  que j'ai commencé à travailler sur Pint of Science !

Podcast sur la création de Pint of Science (en Anglais) 

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J'ai commencé en tant que coordinatrice UCL, je gérais une petite équipe d'organisateurs d'événements pour 3 thèmes différents, j'étais impliquée dans les réunions de l'équipe nationale pour construire le festival.

C'était une aventure incroyable, la première édition a été un succès et après cela j'ai voulu l'amener en France alors j'ai convaincu les fondateurs Praveen Paul et Michael Motskin de partir à l'international. Pour être honnête, dès le début, j'ai eu le sentiment que Pint of Science pouvait vraiment changer les choses dans de nombreux pays et avoir un impact sur le public et les chercheurs du monde entier. J’étais love, normal, cupidon avait frappé un 14 février !

En juin 2013, juste après la première édition du festival en Angleterre, j'ai lancé Pint of Science France pour que le festival se déroule en mai 2014. A cette époque, j'étais encore postdoc et c'était à la fois incroyable et incroyablement dur. Difficile parce que je devais travailler sur Pint of Science beaucoup de nuits et que j'allais au labo pendant la journée et aussi parce que Pint of Science n'existait pas en France et les gens étaient très sceptiques au début. Beaucoup m'ont dit que ça ne marcherait pas en France etc etc. Je n'ai pas écouté car dans mon cœur j'étais convaincue que ce serait bien et j'avais aussi une équipe incroyable d'amis et d'amis d'amis avec moi pour créer le premier Pint of Science en France… et ça a marché ! En 2014 on a réussi à réunir presque 1000 personnes sur 3 soirs dans 3 villes (Paris, Lyon et Bordeaux)

 

Chaque année, le festival s’est agrandit, en France et dans le monde. J'aidais comme je pouvais les nouveaux pays qui le démarraient, tout en continuant à diriger la France… et en étant postdoc. Un jour,  avec les fondateurs, nous avons réalisé que si nous voulions que le festival grandisse vraiment et ait un impact mondial important, nous avions besoin de quelqu'un pour gérer tous les pays nouveaux et cela devait être un travail presque à temps plein. C'était en 2017, je venais de terminer un projet pour mon postdoc. Nous étions en train de rédiger un article et faire des dépôts de brevets, la culture du laboratoire n'était pas très agréable (le labo était très sexiste et après 4 ans ça me pesait) et mon article n'était pas aussi bon que je l'espérais. Ma carrière dans la recherche aurait été difficile, obtenir un poste aurait été quasi impossible et j'appréciais bien plus la communication scientifique que la recherche depuis quelque temps. Il était temps de clore le chapitre recherche de ma vie qui a duré 12 ans.

 

J'ai vraiment aimé être chercheuse, j'étais passionnée par la recherche mais j'ai trouvé quelque chose qui me faisait encore plus vibrer et qui réunissait tout ce que j'adorais : la communication et la science.

En août 2017, j'ai quitté la recherche pour devenir communicatrice scientifique freelance avec comme seule mission au départ la direction internationale de Pint of Science. J'ai quitté Londres pour revenir dans ma ville natale : Paris. J'ai vraiment aimé rencontrer des tonnes de scientifiques et de personnes incroyables dans le domaine de la communication scientifique et assister à des événements de communication scientifique à Paris. Après quelques mois, Pint of Science n'avait plus assez d'argent pour continuer à me payer à temps plein et j'ai commencé à prendre des missions en freelance diverses… et j’ai adoré !

 

C'est ainsi que je suis arrivé au point ou je suis aujourd’hui, mon travail se compose d’un mix entre : Pint of Science international à temps partiel, Pint of Science France en tant que directeur bénévole et plein de choses différentes en missions de freelance.

J'adore mon travail, je peux expérimenter et essayer de nouvelles choses comme je l'ai fait avec le podcasting et l'organisation d'événements en ligne (même si je m’en serais bien passée car j’ai du apprendre à cause de la pandémie, mais il faut savoir voir le côté positif : j'aurais aimé ne pas vivre cette seule cause de covid !) mais surtout je rencontre des gens incroyables tout le temps et c'est tellement inspirant !

Mon tout premier évenement Pint of Science à Londres en 2013
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Un collage de photos des missions sympas que j'ai eu la chance de faire depuis que j'ai commencé à travailler en freelance.

Les questions qu’on me pose souvent sur mon parcours et mon travail :

Est-ce que j'aurais aimé quitter la recherche plus tôt ?
Est-ce que j'aurais aimé quitter la recherche plus tôt ?

Non, parce que je suis partie après avoir vraiment essayé et apprécié la recherche. Je suis également partie à un moment où j'avais l'impression qu'un chapitre se fermait de toute façon. Et le plus important c'est que mon expérience dans la recherche est très utile pour mon travail de freelance au quotidien et si je n’avais pas fait ces années de post docs je ne travaillerais pas de la même manière et je n’aurais pas autant de  connaissances sur le fonctionnement de la recherche en France et en Angleterre.

 

Comment ai-je fait pour quitter la recherche et avoir directement un peu de freelance ?

J'ai travaillé sur Pint of Science tout en faisant de la recherche pendant près de 5 ans, j'ai construit un réseau et j'ai beaucoup appris pendant cette période. C'est pourquoi, en quittant la recherche, j'avais assez de compétences pour faire des missions en freelance et j'avais le réseau pour trouver des clients. La première année de freelancing je n’ai eu comme mission que Pint of Science international, ça m’a aussi aidé à développer un offre de missions que je pourrais gérer et que j’aimerais faire !

 

Décris une journée type

Je n'ai pas de journées types, certains jours je suis à la maison toute la journée sur mon ordinateur portable avec mon chat Plume, d'autres je suis avec des gens pour enregistrer des podcasts, faire des formations ou organiser des événements. Une chose est assez stable quoi que je fasse : je commence et termine ma journée avec Twitter !

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Mon assistante 

Qu'est-ce que j'aime dans mon travail ?

J'aime vraiment la liberté d'explorer plein de projets et de formats différents et d'organiser ma vie comme je veux ! J'adore aussi être aussi proche de la recherche et la science mais de pouvoir explorer beaucoup de domaines, plus seulement mon domaine restreint.

 

Qu'est-ce que j'aime le moins dans mon travail ?

En tant que freelance au départ, j'étais vraiment inquiète pour mes revenus, donc je travaillais peut-être trop dur et aussi j'acceptais toutes les missions même celles qui étaient clairement sous-payées ou pas vraiment intéressantes pour moi. Maintenant que je travaille depuis 5 ans en tant qu'indépendant et depuis 10 ans dans la communication scientifique, j'ai plus de clients récurrents et je peux aussi dire non aux missions qui ne sont pas bonnes ou quand j'en ai trop (avant je disais oui et je bossais un bout de nuit…au cas où on ne me proposerait rien plus tard.)

 

Quel conseil je donnerais à quelqu'un qui veut quitter la recherche et faire de la communication scientifique ?

Je donnerais 2 conseils : le premier est d'essayer la communication scientifique pendant que vous êtes encore dans la recherche. Vous pouvez avoir de nombreuses opportunités et cela vous aidera à connaître le domaine et ce que vous aimez faire. Cela aide également à construire votre CV en communication scientifique!

 

Le 2ème conseil est d'élargir votre réseau pour rencontrer des gens qui font de la communication scientifique pour connaître les métiers et les activités quotidiennes que les gens font. Parfois, un job a l'air incroyable, mais une fois que vous connaissez les tâches quotidiennes, vous réalisez qu'il ne vous conviendrait pas. Le réseau peut aussi vous aider à vous renseigner sur les opportunités dans le domaine ! Pour élargir votre réseau vous pouvez vous rendre sur les événements scicomm autour de vous mais aussi n'oubliez pas les réseaux sociaux. Mon préféré est Twitter mais Linkedin peut aussi être intéressant. 


 

De plus en plus de gens veulent travailler dans la communication scientifique, ce n'est pas une voie facile , il faut être proactif !

 

Ressources en français (articles et podcasts dans lesquels j’ai raconté mon parcours)

Podcast Après la Thèse 

PapaPhD podcast 

Bien dans ma thèse

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